C’est un peu le ciel qui est leur est tombé sur la tête! À la mi-février, le couperet tombe pour les agents commerciaux de France Télécom à  Nogaro : leur entreprise a décidé de fermer l’agence de Nogaro.

L'agence de France Télécom en lutteBien sûr, la menace était dans l’air. France Télécom ferme avec une belle régularité ses agences en milieu rural. L’année dernière, c’est Condom qui est tombée. Si Nogaro y passe, il ne restera plus que l’agence d’Auch pour tout le Gers.

Début janvier, des cadres de l’entreprise sont passés à  l’agence, comme cela, histoire d’encourager les salariés à  la mobilité géographique. L’air de rien. Ce n’est pas une question de chiffre d’affaires. Non, l’agence tourne plutôt bien. Il s’agit du bassin d’habitation. Pas assez dense. Pas assez de monde.

« Ce n’est pas compliqué à  comprendre, nous explique un agent menacé, chaque fois qu’une agence ferme en milieu rural, il y en a une autre qui ouvre dans un gros centre commercial à  la périphérie d’une grande ville. De toute manière, en même temps que nous, il y a Decazeville1 dans le collimateur! »

La Communauté de Communes engage le bras de fer

Alors que la décision finale de fermeture devait être prise le 27 février dernier lors d’un comité d’établissement, Madame Garcia, directrice régionale de France Télécom, contacte en pleine réunion le président de la Communauté de Communes du Bas-Armagnac, Monsieur Faget et lui propose de le rencontrer à  Nogaro dès le lendemain matin.

« J’ai eu l’impression de me retrouver devant un mur », nous confie Alain Faget. Face à  la volonté d’aménagement du territoire et de maintien du tissu socio-économique des zones rurales défendue par Monsieur Faget, répond une logique de modernité qui voit dans les 30 dernières agences de France les vestiges d’un monde révolu. L’avenir est dans le commerce en ligne, pas dans la proximité et le contact humain.

Pourtant, Alain Faget ne manque pas d’arguments en faveur du maintien de l’implantation commerciale de France Télécom : « Il s’agit d’une agence d’intérêt régional. Il y a des gens qui viennent des Landes pour trouver un accueil personnalisé. J’ai aussi rappelé que nous étions un pôle d’excellence rurale et que le Mécanopole © va nous permettre d’augmenter notre population et notre activité économique. En plus, ici, les chefs d’entreprises sont très attachés aux services de l’agence et pourraient se détacher de l’opérateur historique si les liens de proximité étaient rompus. Quoi qu’il en soit, nous ne comptons pas en rester là , et nous lançons la mobilisation des élus départementaux et de la société civile pour contrer la fermeture de l’agence. »


1Decazeville est une ancienne cité minière de l’Aveyron de 6805 habitants, en plein déclin démographique et dont la dernière mine a fermé en 2001.