D’Espagne en Italie, le grand périple d’une étrange petite tribu sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle : Mattéo, Nicole et leurs animaux, l’âne Platero, Reverito le chien et les deux chatons récupérés sur la route
Nogaro est plus qu’un petit village gascon niché au cœur de l’Armagnac noir, plus encore qu’une cité dédiée au sport mécanique, car dotée d’un circuit automobile moderne, c’est aussi une ville-étape sur l’un des plus importants chemins de randonnée qui sillonnent la France en direction de la destination mythique de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Et c’est ainsi que jour après jour, Nogaro accueille un flux continu de marcheurs venus de tous les horizons, porteurs de leur histoire et de leurs espérances. Chaque jour, les gens du coin croisent de petits groupes qui claudiquent sur le bas-côté de l’ancienne nationale ou se restaurent à l’ombre généreuse des tilleuls de Saint-Autinde.
C’est là que se détendait l’étrange caravane formée par Mattéo, Nicole et leurs animaux : l’âne Platero, Reverito le chien et les deux chatons récupérés sur la route. Lui est physiothérapeute à Turin, elle est serveuse dans une station des Alpes suisses et depuis le 15 juillet dernier, ils marchent en direction du Puy, traversant tout le nord de l’Espagne depuis Saint-Jacques. Nicole, qui perfectionne son français appris à l’école, m’apprend qu’ils vont probablement interrompre leur périple pour cette année vers Cahors, pour cause d’hivernage. Ils trouveront un hébergement pour leur âne, acheté en Espagne et reviendront le chercher l’été prochain pour terminer avec lui leur cheminement vers leur pays, en passant par Le Puy-en-Velay.
Marcher est une quête. Une quête de soi, mais aussi une rencontre sans cesse renouvelée avec l’autre. Au rythme de la marche, on peut découvrir un pays, ses habitants, ses paysages mieux que par n’importe quel autre mode de déplacement. C’est un voyage où le trajet compte plus que la destination : « La plupart du temps, les gens que nous avons rencontrés sont plutôt gentils et accueillants. Et notre âne attire beaucoup les curieux, suscite les rencontres. »
Sur les chemins de Saint-Jacques, les voyages forment encore la jeunesse.
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