Odette Pétraud, un pilier du village, vit dans la campagne sans voiture, mais elle trouve toujours un voisin pour la conduire au loto ou à l’un des repas qui réchauffent l’hiver gascon.
Quiconque allait sur Riscle ou Termes-d’Armagnac ces dernières semaines pouvait en témoigner : la nuit hivernale étincelait de mille feux du côté de Sorbets.
Concours villageois? Pari entre amis? Exubérance électrique? Publicité pour EDF?
De mystérieux petits sapins verts fluo surmontés d’une flèche orange invitaient à se perdre dans la campagne vallonnée à la recherche de la fée électricité. Sentier lumineux qui nous amène le samedi 12 janvier 2008 à la salle des fêtes de Sorbets où se sont retrouvés plus de 80 Sorbetsiens pour une grande soirée des illuminés. « Cela s’est fait un peu comme ça, nous raconte Jean-Jacques Delorme. Il y a 5 ou 6 ans, deux ou trois maisons se sont habillées de guirlandes lumineuses; puis, au fil des ans, de plus en plus d’habitants s’y sont mis. L’année dernière, on a décidé que c’était une bonne occasion de se réunir tous ensemble, et on a lancé le premier repas des illuminés ».
Petits et grands, tout le monde se retrouve autour de la même table.
Une bonne occasion de se réunir. Il faut dire qu’avec ces 200 et quelques habitants dispersés autour de 24 km de route, Sorbets est l’un de ces nombreux petits villages ruraux avec une population éclatée dans la campagne et un centre-village où l’on ne se retrouve plus guère que pour les enterrements. Alors, ces petites îles de lumières qui se répondent dans les trop longues nuits d’hiver, c’est un peu comme des appels à se retrouver autour d’un verre et d’une bonne daube, de réduire les distances, de briser les solitudes et de se réconcilier, dans la chaleur de ses voisins.
Le tourin à l’ail : réchauffe autant les gosiers… et le cœur, quand il est partagé.
Un petit Versailles de lumière qui lance un appel à l’amitié à travers la campagne gersoise
Et c’est toujours pratique pour retrouver son chez-soi, en fin de soirée!
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