Même si le printemps se fait franchement attendre ces derniers temps, il est un coin de Gascogne qui résiste encore et toujours à la langueur d’une saison qui ne vient pas et où les fleurs poétiques éclosent avant que les ramures ne se chargent de vert tendre.
Chacun de nous revient de l’enfance avec une poignée de poèmes gravée au plus profond de nos souvenirs. Quelques vers, souvent laborieusement ânonnés à l’âge tendre, qui nous accompagne tout au long de notre existence et se rappelle à notre bon souvenir, au gré des événements qui jalonnent l’existence humaine.
Chaque année, au mois de mars, le printemps des poètes ambitionne de reconnecter le grand public avec cet art des mots que nous faisons mine de trouver futile à mesure que l’on s’enfonce dans l’âge de raison. À Nogaro, les mots prennent leurs quartiers de la belle saison à la bibliothèque municipale.
Jouer avec les mots
C’est l’histoire d’un présentoir pharmaceutique repéré par Laurence Parmentier (directrice de la bibliothèque de Nogaro) et mis en mots par Marie Rigot (responsable de l’atelier de création plastique), pour le plus grand bonheur des visiteurs
Jeudi 27 mars, la bibliothèque s’ouvrait aux jeux de mots avec une décomplexion totale. Le poète voyageur Gil Jouanard, ami de René Char, était venu parler écriture et poésie avec un public ravi auquel il lut quelques passages de son œuvre féconde. Le lieu recevait également les œuvres élaborées lors de l’atelier de création de Marie Rigot du 15 mars avec le concours de l’atelier d’écriture d’Isabelle Ryser. À partir de matière première poétique récupérée dans les œuvres de grands poètes connus et méconnus, les participants à l’atelier ont laissé courir leur inspiration et ont mis en scène les mots dans une grande exploration artistique.
Les œuvres nées de la rencontre féconde entre le monde poétique et l’univers plastique sont livrées à l’appréciation des visiteurs à la bibliothèque de Nogaro.
Les amoureux des mots et les belles-lettres se sont pressés nombreux à la lecture de Gil Jouanard, mettant à mal les capacités d’accueil de l’établissement.