Les assureurs ne cessent de revoir à la hausse la facture des dégâts causés par la tempête Klaus, tandis que le retour à la normale se fait encore attendre pour certains de nos concitoyens.
Après le grand élan de solidarité des agriculteurs et des habitants peu ou prou équipés pour les seconder dans l’indispensable étape de dégagement des routes dans les premières heures qui ont suivi la tempête, force a été de constater que les moyens déployés sur notre secteur n’ont pas toujours été à la hauteur des besoins. Si les équipes ERDF ont permis dès lundi, le retour progressif de l’électricité et de l’eau dans le sillage, tous les secteurs d’habitation n’ont pas été logés à la même enseigne, certains attendant encore aujourd’hui le rétablissement du courant. Des techniciens ont témoigné de l’importance des dégâts causés par la tempête sur le réseau électrique du canton, provoquant des sections de ligne tous les 20 mètres par endroits. Vendredi, de nombreux groupes électrogènes puissants avaient été acheminés et déployés dans des zones où le raccordement au réseau principal restait problématique, permettant l’alimentation des petits bourgs et de leurs services principaux, comme les écoles.
Un ministre à Nogaro
Pour répondre au sentiment d’abandon qui a pu gagner les Gersois de l’Ouest, le secrétaire d’État aux transports, Dominique Bussereau, a marqué une étape à Nogaro pendant sa tournée gersoise. Sa visite au CDIS lui a permis de se féliciter de l’arrivée de renforts de la région parisienne, alors que les pompiers volontaires locaux commençaient à marquer le coup, entre interventions incessantes et nécessité de retourner dans les entreprises dont ils sont salariés. Cependant, cette visite ne peut occulter les nombreux problèmes auxquels habitants et intervenants extérieurs sont confrontés au quotidien : manque d’hébergement sur place et errances logistiques pour les transporteurs chargés d’acheminer les groupes électrogènes sur Nogaro, mauvais état général des réseaux filaires locaux quand il ne s’agissait pas du dénuement cruel dans lequel devaient se débattre certains sous-traitants, matériellement impuissants à remplir leur mission.
Ainsi, dimanche dernier, une semaine après la tempête, France Telecom, responsable des lignes téléphoniques, n’avait dépêché sur place que deux techniciens d’une entreprise privée, lesquels étaient atterrés par l’ampleur du désastre et l’inadéquation de leurs moyens. Ce ne sont pas deux hommes et quelques rouleaux de câble qui pouvaient réparer des kilomètres de lignes hachées, dont les poteaux de soutien ont été brisés comme des fétus de paille. Une équipe d’une entreprise de pose de poteaux était attendue pour le lendemain.
Aujourd’hui encore la situation reste précaire sur le canton : de nombreux secteurs vont rester soumis encore un moment aux aléas de l’alimentation électrique par générateur pendant que de nombreux abonnés au téléphone se résignent à ne pas retrouver un service normal avant des semaines encore.
Toute aussi préoccupante est la situation des agriculteurs qui doivent gérer de nouveaux et colossaux stocks de bois abattu, sans moyens et un peu découragés face à l’ampleur de la tache, alors que les stocks de 1999 venaient à peine d’être écoulés.
Klaus risque bien d’avoir définitivement changé le paysage de l’Armagnac.
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