Les jeunes gens de 16 ans ne sont-ils pas inconséquents, égoà¯stes et seulement intéressés par leurs jeunes camarades en fleur? Pourtant, il y a 64 ans, Raymond Bois, fort de cet âge des possibles, avait déjà  choisi son camp : celui de la Résistance.


Raymond Bois, laissé pour mort dans un charnier de Buchenwald, doit sa survie à  l’engorgement des fours crématoires et à  l’attention d’une volontaire de la Croix Rouge Internationale qui a su capter un fil tenu de vie au milieu de l’indicible.

Un choix lourd de conséquences que ce jeune homme devait payer au prix fort, lui qui a été capturé à  Saint-Jean-Pied-de-Port, un pluvieux dimanche de mai 1943, alors qu’il tentait de rallier l’Espagne et la liberté. De la citadelle au camp de Mérignac, en passant par Compiègne, jusqu’au sinistre camp de Buchenwald, il fallut 50 ans à  Raymond pour pouvoir raconter son calvaire de déporté dans son livre-témoignage : Cellule 93 – Détenu 6.151.


Dépôt de gerbes devant le monument aux morts.

Marqué au plus profond de sa chair et de son esprit par l’épreuve, Raymond a lu dignement le message des déportés en cette journée solennelle, devant les Nogaroliens rassemblés pour lutter contre l’oubli qui dilue les consciences et permet à  l’Histoire de parfois recommencer.

Puis il est rentré chez lui en cette journée douloureuse entre toutes, seul avec les souvenirs de tous ces autres qui n’ont pas eu la chance de survivre à  l’inconcevable, qui n’ont pas eu la possibilité de porter aux vivants le témoignage de leur souffrance.