Les chasseurs embellissent la nature
Les jachères fleuries contribuent à  embellir les paysages.

De plus en plus souvent, l’œil des automobilistes est flatté par la vue de petites étendues fleuries qui se parent de couleurs chatoyantes au bord des routes de France. Mais savent-ils que derrière les fameuses jachères fleuries se cachent le plus souvent des sociétés de chasse?

La terre est laissée au repos, non cultivée pour qu’elle reconstitue ses éléments fertilisants.

Contrairement à  l’idée couramment admise, la jachère n’est pas un repos de la terre. En effet, la reconstitution des stocks minéraux du sol est beaucoup plus lente. Sans apports extérieurs de fumier, il n’y a pas de renouvellement de la fertilité. La jachère n’est pas non plus pâturée par les animaux puisqu’il s’agit de terre nue. À ce titre, la jachère doit être distinguée de la friche, où la terre est laissée à  l’abandon pendant un certain nombre d’années et seulement pâturée par les animaux.

Encyclopédie Wikipédia

Les chasseurs embellissent la nature
Un mélange coloré : Lupins, pois de senteur, centaurées, gypsophile, cosmos, soucis, eschscholtzia.

Depuis 1992 et la PAC, la jachère est revenue en France, mais plutôt comme gel des terres. En 1996, une circulaire ministérielle officialise ce que l’on appelle la jachère environnement et faune sauvage, dans le cadre de la PAC. Ce type de jachère concerne uniquement les exploitants agricoles pratiquant du gel indemnisé.

Chaque année, une convention départementale est signée entre le Préfet, la Chambre d’agriculture et la Fédération départementale des chasseurs. Ensuite, chasseurs et agriculteurs signent un « contrat type individuel ».

Les jachères fleuries sont donc le fruit de la synergie entre chasseurs et agriculteurs.

Dites-le avec des fleurs

Les chasseurs embellissent la nature
Les jachères fleuries offrent aussi un havre de paix aux insectes en général et aux abeilles en particulier.

La société de chasse de Sainte-Christie d’Armagnac travaille aujourd’hui activement à  l’extension des « jachères environnement faune sauvage » sur son territoire pour la campagne 2007-2008. Démarrée timidement depuis deux ans, l’expérience emporte de plus en plus l’adhésion des agriculteurs et Adrien Bellotto prévoit l’arrivée d’une nouvelle jachère fleurie le long de l’ancienne nationale 124 en direction de Nogaro, dans la ligne droite qui précède le pont de la voie ferrée.

Les chasseurs embellissent la nature
Adrien Bellotto, président de la société de chasse de Sainte-Christie présente la jachère faunistique dont il a encouragé le développement.

Les jachères fleuries et faunistiques déjà  implantées dans le secteur du Bouit prospèrent. L’une avec le mélange de semences « Jour de fête », composé de fleurs annuelles hautes et multicolores, l’autre avec un mélange sans entrant de maà¯s, colza et tournesol, comme l’explique Adrien Bellotto :

« Les jachères faunistiques sont destinées à  la nourriture des animaux sauvages. Une fois les céréales plantées, on ne touche plus à  rien. Les plantes poussent toutes seules et les animaux peuvent récupérer les graines à  maturation. »

Les jachères fleuries et faunistiques participent à  l’embellissement des paysages et à  la préservation des différentes espèces animales sauvages. Les exploitants reçoivent une compensation financière de l’ordre de 100€/hectare.

Une initiative écologique remise en question

Dans un communiqué de presse daté du 19 juillet 2007, la Fédération française de chasse s’inquiète d’une possible remise en question du programme des jachères environnement faune sauvage. En effet, dans le nouveau contexte d’explosion de la demande céréalière sous la pression de la demande en biocarburant, la Commission Européenne semble tentée de remettre en question la jachère pour la campagne 2007-2008, ce qui pourrait réduire à  néant tous ces efforts quant au maintien de la biodiversité en milieu rural.

Par ailleurs, comme le souligne fort à  propos M. Adrien Bellotto, l’autre menace qui plane sur l’expansion des jachères fleuries et faunistiques est la disparition massive des chasseurs de nos campagnes : « en 10 ans, nous sommes passés de 60 à  15 permis de chasse sur la commune. Car la chasse, c’est aussi et surtout un mode de vie rural, lié à  la paysannerie. La disparition des exploitations implique celle des chasseurs. Or, chasseurs et agriculteurs sont les principaux acteurs locaux de la protection de la faune et de la flore rurales. »

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