Conférence de presse pour l’ouverture du centre d’examen de Nogaro avec, de gauche à droite : Anne-Sophie Massat, responsable administrative du centre, le Docteur Philippe Nakapame, responsable médical, Angelo Castelletta, directeur de la CPAM du Gers, Jacques Delmas, directeur de l’hôpital de Nogaro et Joseph Mistrorigo, président de la CPAM du Gers
La meilleure façon d’empêcher l’instauration d’une médecine à deux vitesses, c’est encore de rendre la santé accessible au plus grand nombre.
L’arrêté du 20 juillet 1992 stipule que des examens de santé périodiques sont offerts à tout assuré et à ses ayants droit. Il spécifie aussi que les CPAM doivent veiller à offrir ses examens en priorité aux publics qui, de par leur situation particulière, peuvent échapper à une surveillance médicale régulière. Il indique que ces examens doivent se faire dans des centres d’examens de santé et qu’ils peuvent aussi être ouverts à des personnes ne bénéficiant d’aucune couverture médicale.
Depuis août 2006, l’examen périodique de santé est prioritairement réservé aux populations précarisées ne bénéficiant pas du suivi préventif d’un médecin traitant. Afin de toucher une population souvent très démédicalisée, les centres de soins sont incités à nouer des partenariats privilégiés avec le tissu associatif et institutionnel local.
« Quand je suis arrivé dans le Gers, j’ai appris qu’il y avait 20 000 personnes précaires concernées par le dispositif… et pas de centre d’examen de santé pour le département », tonne Angelo Castelletta, directeur de la CPAM du Gers. Aussi, le 4 octobre 2005, le premier centre d’examens de santé gratuits ouvre ses portes au 64 du boulevard Roquelaure, à Auch. 5 mois plus tard, le premier bilan est très positif : 276 examens avaient été réalisés par le centre et 35% d’entre eux avait permis de détecter des anomalies de santé potentiellement sérieuses.
« Mais nous avons rapidement pris conscience que pour les personnes cibles qui vivent dans le reste du Gers, se déplacer pour aller passer un examen de santé n’est pas toujours une chose facile. En 2007, rien que sur les cantons de Nogaro, Ricle, Aignan, Plaisance, Éauze et Cazaubon, nous avons compté 3298 personnes en situation de précarité, susceptibles d’être concernées par l’examen périodique de santé. De ces deux constats est née l’association entre la CPAM du Gers et l’Hôpital de Nogaro pour ouvrir une consultation gratuite décentralisée. »
Santé publique
visite les locaux alloués à l’accueil des consultants. « Prévenir, éduquer et pas seulement rembourser, c’est le rôle de l’assureur solidaire qu’est la CPAM! », conclut Joseph Mistrorigo, directeur de la CPAM
Ainsi, depuis le mois de décembre 2007, tous les premiers lundis du mois, les personnes qui ont des difficultés d’accès à la santé peuvent bénéficier d’un bilan de santé gratuit. Chômeurs, inactifs, retraités, CMU, RMI, jeunes en insertion professionnelle ou personnes ne bénéficiant pas d’une couverture santé, tous peuvent bénéficier d’un examen modulé en fonction de son âge, de son sexe, de son mode de vie et de son suivi médical habituel. Le consultant est reçu par l’infirmière qui réalise les prélèvements nécessaires pour l’examen avant de lui offrir un petit déjeuner équilibré en attendant que le médecin de la CPAM le reçoive. La consultation peut se doubler de conseils de santé, mais aussi de suivi social. Les résultats doivent ouvrir le dialogue avec le médecin traitant du consultant ou l’aider à en choisir un le cas échéant.
« Toute personne qui en fera la demande à la CPAM du Gers recevra une couverture maladie », assure Angelo Castelletta, à propos des obstacles que pourraient rencontrer les patients très marginalisés pour accéder au parcours de soin. Il ne m’a jamais été rapporté, pour le Gers, de cas de refus de soin pour une personne précaire, mais si cela advenait, je prendrais des dispositions immédiates pour qu’une telle attitude soit sanctionnée.
En effet, l’examen de santé périodique et gratuit n’a pas pour objet de remplacer le suivi médical régulier que peut dispenser un médecin de traitant. Il permet de reprendre contact avec les personnes trop marginalisées pour se soucier encore de leur santé et de les accompagner dans un retour vers le parcours de soin coordonné autour du médecin traitant.
Ouvrir un centre d’examens de santé à Nogaro répond au besoin de toucher le plus large public possible, et permet de jouer la carte de la proximité dans un département où la distance peut rendre bien des services publics inaccessibles.
Consultation décentralisée à Nogaro : Hôpital local, 1 avenue des Pyrénées, tous les 1er lundis du mois de 8h30 à 13h30 – sur rendez-vous en téléphonant au Centre d’examens de santé d’Auch : 05 42 54 06 36
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