Tous les 8 mars, c’est l’occasion de se souvenir que la moitié de l’humanité compte pour du beurre. Une journée, c’est bien court pour faire l’inventaire de ce qu’il reste à  faire pour que la femme soit enfin reconnue comme un homme comme les autres ou, plutôt, pour qu’elle ait le droit d’exister en tant que femme dans les sphères qui lui sont encore et toujours pratiquement inaccessibles : direction de grandes entreprises, hautes fonctions politiques, hauts salaires, hautes administrations. Le pouvoir et l’argent ne semblent jamais pouvoir se conjuguer au féminin.

Plus prosaà¯quement, la grande majorité des femmes aspire juste à  une vie moins dure :

  • En moyenne, les femmes touchent 80% du salaire des hommes pour un poste équivalent.
  • 80%, c’est aussi le taux d’activité des femmes de 15 à  54 ans.
  • 80%, c’est le pourcentage de femmes dans le total des salariés à  temps partiel en France.
  • 80%, c’est aussi la représentation des femmes chez les employés non qualifiés (c’est à  dire dont le salaire ne décollera jamais du SMIC!).
  • 80%, c’est la part des femmes dans les tâches ménagères
  • C’est enfin la proportion de femmes dans les bas salaires…

À tout cela s’ajoutent les difficultés pour trouver des modes de garde pour les jeunes enfants compatibles avec une activité professionnelle, ainsi que le problème des carrières en dents de scie pour les femmes qui doivent s’occuper de leurs enfants et ne pourront donc jamais espérer une retraite à  taux plein!

La préfecture au féminin.

Tous les 8 mars, le préfet reçoit donc des femmes gersoises emblématiques d’une quelconque victoire sur l’inégalité de fait entre les hommes et les femmes. Cette année, honneur aux femmes d’entreprise : dirigeantes, créatrices, artistes, la cuvée des femmes 2007 tente de montrer les progrès d’une cause qui n’avance que fort lentement depuis 1968.

Cette réunion fut cependant le moment de se rappeler que le Gers peut s’enorgueillir d’avoir des femmes comme directrices des trois chambres consulaires, un trio de « femmes à  poigne » qui force le respect, avec Dominique Lhoste-Resclause à  l’Agriculture, Pascale Darré au Commerce et à  l’Industrie et Françoise Poujal à  la Chambre des Métiers!

Parmi les femmes qui furent invitées à  la préfecture, il y avait quelques Nogaroliennes, comme Karine Baillou, la gérante de Malibos Aviation depuis plusieurs années, maintenant très impliquée dans le programme de développement de l’aérodrome dans le cadre du Mécanople © ou Agnès Maillard qui a créé son activité de graphiste indépendante à  destination des entreprises et des collectivités locales (www.imadiez.com).

Portraits de femmes

Iris Kuhn est l’heureuse lauréate du prix départemental de la SEMA (Société d’Encouragement aux Métiers de l’Art) pour sa création contemporaine d’une série de 6 colliers au design très recherché.

Cette jeune Allemande, diplômée en design de bijoux s’est installée en France en 2003 pour y fonder son entreprise et une famille florissante avec son mari gersois. Son métier lui permet de concilier aisément sa vie d’artiste, de femme et de jeune mère. Il est possible de visiter son atelier de Mansencome et d’y découvrir son œuvre sur rendez-vous (05.62.28.58.80).

Magali Rindlisbaher est la première femme gersoise à  bénéficier du contrat pour la mixité des emplois dans le cadre de l’égalité professionnelle. Cette jeune femme de 27 ans est initialement titulaire d’un CAP/BEP vente obtenu en 1998 à  Nogaro. Mais voilà , avec ce diplôme en poche, elle ne trouve pas de travail, même en s’exilant à  Bordeaux : « Au bout du compte, tout ce que j’ai trouvé c’est un boulot d’employée polyvalente dans la restauration rapide! ». Mais Magali caresse un rêve de carrière depuis son plus jeune âge : « J’ai toujours voulu travailler dans la mécanique auto, mais pour mes parents, il n’en était pas question : ce n’est pas un métier de femme. Je n’avais que 16 ans, je ne pouvais pas m’opposer à  eux, j’ai donc été dans la vente. » C’est donc tout naturellement que Magali décide de tenter sa reconversion vers le métier de son cœur, envers et contre tout. Car la jeune femme ne parvient pas à  convaincre un maître de stage de sa démarche. Jusqu’au jour où elle frappe à  la porte de Jean-Paul Ferreira, à  Gondrin : « En fait, il nous a fallu moins de cinq minutes pour nous décider. J’ai demandé à  mes deux associés si ça les dérangeait de bosser avec une femme. Ils m’ont répondu que non, pas du tout. Nous avons donc pris Magali avec nous en peinture. Cela se passe très bien. Nous sommes actuellement en train de travailler à  la manière dont nous pourrons l’intégrer comme salariée dans notre entreprise en juillet prochain, à  la fin de sa formation! »

La cause des femmes, finalement, ce n’est qu’une question de changement de mentalités…

Nadine Laffargue est l’une des femmes remarquables invitées à  la préfecture : Chef d’exploitation agricole, elle élève sa fille de 7 ans, ainsi que 25 000 palmipèdes sur 100h. Ce qui ne l’empêche pas d’être aussi Chef du Centre de Secours des Pompiers de Montesquiou avec son grade d’adjudant chef volontaire!

Remise du prix Sema pour le Gers, avec Iris Kuhn au centre et Cécile Guédon à  gauche, qui a obtenu le prix d’encouragement du jury pour l’une de ses sculptures de femmes girondes.

Une Nogarolienne de talent et de charme : Karine Baillou de Malibos Aviation.

Le préfet Etienne Guyot, au centre, cerné par une cascade de femmes d’action.

Magali Rindlisbaher qui se distingue dans un métier d’homme, accompagnée de son maître de stage à  l’esprit ouvert, Jean-Paul Ferreira