Richard Daubas (à gauche), responsable du Sictom Ouest, en tournée dans les 101 communes du dispositif, reçu par le maire de Sorbets, Laurent Lamothe (à droite).
Malgré un très bon bilan global de la mise en place du tri sélectif des déchets sur l’ensemble du Gers depuis 2002, l’augmentation récente de 1% du taux de refus des collectes à valoriser a incité les responsables du Sictom Ouest a lancer une grande campagne de rappel des bonnes pratiques… village par village.
Quand j’étais gosse, c’était plus simple : on mettait tout en décharge avec mon père
, se souvient un habitant de Sorbets.
Jusqu’en 2002, les décharges à ciel ouvert étaient la norme de non-traitement des déchets : les ordures s’accumulaient dans un trou, on recouvrait de temps en temps de terre et personne n’avait vraiment envie de savoir ce qui pouvait bien se tramer sous les remblais. Autant dire que la mise en place du tri sélectif pour l’ensemble du Gers en 2002 a été une gageure à la hauteur des enjeux écologiques. Aujourd’hui, le traitement des déchets dans le Gers regroupe 7 Sictoms plus la ville d’Auch et une entreprise de traitement, Trigone, qui gère trois centres de traitement agréés, qui a en charge la dépollution des anciennes décharges, l’implantation des déchetteries sur l’ensemble du territoire et qui poursuit en amont un travail de réflexion sur la manière de réduire encore et toujours le volume des déchets non valorisables produit par les 180 000 habitants du département, auxquels viennent de se greffer les 10 000 habitants du bassin d’Aire-sur-Adour.
Sensibilisation directe pour efficacité maximale
Le Sictom Ouest collecte les ordures ménagères dans 101 communes de l’ouest gersois, ce qui représente 40 000 personnes, essentiellement en habitat rural dispersé, ce qui est loin de simplifier les opérations logistiques. La collecte se fait donc par regroupements de bacs sur des zones de passages stratégiques, appuyés par le réseau de déchetteries pour les encombrants. Il existe une vingtaine de procédés de collecte et de tri sélectif, mais le Gers a opté pour l’uniformisation des pratiques, ce qui, depuis 2002, a porté ses fruits, puis qu‘en terme de tonnage d’ordures détournées des décharges, le Gers fait globalement mieux que la moyenne nationale. Sur le bassin ouest, ce sont 54kg/hbt/an d’ordures ménagères qui sont valorisées + l’équivalent de 45kg/hbt/an de verre récupéré dans les collecteurs, soit 100 kg/hbt/an sur les 360kg/hbt/an d’ordures produites sur le territoire du Sictom Ouest. À cela, il faut ajouter le dépôt en déchetteries de 75kg/hbt/an d’encombrants.
Cette bonne performance en terme de valorisation des déchets a rapporté au Sictom 300 000€ en 2008 d’aide d’Éco-Emballage, soit 15% du budget total de fonctionnement, recouvert pour le reste grâce à la taxe récupérée sur le foncier. Cette valorisation représente une économie sur le coût du traitement des ordures ménagères équivalente à 10€/hbt/an. La valorisation des déchets est en progression constante de 5%/an au tonnage depuis 2002, mais en 2008, le taux de refus des bacs jaunes au tri a augmenté de 1%, ce qui a poussé le Sictom à s’investir dans une nouvelle campagne d’information sur les bonnes pratiques de tri.
Sachant que le journal annuel du Sictom n’est probablement lu que par 10% des ménages, Richard Daubas a donc opté pour la communication directe et compte sur le meilleur impact de la sensibilisation orale, village par village, sur les bonnes pratiques quotidiennes.
Cinq semaines après le début de la campagne d’information directe, le Sictom Ouest enregistre sur les sites sensibilisés une baisse de 30% du volume d’erreurs dans les bacs jaunes, preuve, s’il en est, de l’efficacité de la méthode.
Les bonnes pratiques du tri sélectif gersois
Le Gers a choisi une méthode simple, à deux bacs : un bac marron pour le tout venant des ordures ménagères et un bac jaune pour la collecte des déchets valorisables. Tous les efforts se concentrent donc sur l’identification correcte des objets à placer dans le bac jaune, avec une seul règle infaillible : en cas de doute, jeter dans le bac marron!
L’intérêt d’un tri sélectif de qualité est facile à comprendre pour l’utilisateur : la tonne de déchets en bacs marron revient à 80€ à traîter, la tonne de déchets en bacs jaunes refusée au tri revient 4 fois plus cher…
Le bac jaune est destiné à recueillir deux types de déchets :
- Les emballages ménagers
- Les journaux
Les emballages peuvent être :
- en plastique
- en métal
Les emballages en verre (bouteilles, pot et bocaux) sont logiquement destinés aux collecteurs de verre, ils doivent être vides et débouchonnés-décapsulés. La vaisselle, les ampoules, la faà¯ence ne sont pas concernés et doivent être mis en déchetterie. Il n’est pas très utile de déposer ses verreries au pied du conteneur : aux dernières nouvelles, personne n’a encore vu une bouteille escalader seule la paroi pour se faire recycler!
Emballages plastiques : bouteilles et flacons, seulement! Sacs plastique, couches, suremballage (film plastique sur packs ou sur courrier), pots de produits laitiers, barquettes en polystyrène sont à jeter dans les bacs marrons.
Emballages cartons et métaux : boites de conserve, bidon de sirop, canettes, barquettes alu, briques type tétrapak, cartons d’emballage et boites carton divers, aérosols sans embouts. Les cartons bruns sont écartés du tri (ils prennent de la place dans les conteneurs pour rien), ainsi que les emballages sales ou non vidés.
Papiers et journaux : journaux, magazines, prospectus. À noter : le tri étant manuel, les confettis ne sont pas correctement recyclés. Éviter de proposer à la collecte des papiers d’un format plus petit que A4 (taille standard d’une feuille de papier)
L’écueil du compostage
Dans le soucis constant de limiter à la source le volume des déchets collectés, Tripode a lancé il y a trois ans une campagne de sensibilisation au compostage ménager. L’objectif était d’inciter les ménages à retirer de la poubelle du tout-venant les déchets organiques susceptibles de fermenter et de produire du compost de jardin. Trois ans plus tard, 2000 composteurs à prix cassé ont été vendus sur tout le département et la baisse enregistrée n’a été que de 1% sur le total des déchets, ce qui est peut-être insuffisant au regard des efforts consentis et des objectifs affichés par Trigone.
À suivre, donc…
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